
PSY* Situé·es
prenant en compte les oppressions systémiques

Psy* ... de quoi parle-t-on ?
Dans le langage courant, il est d'usage de parler de "psy". Mais de quoi parle-t-on?
Il nous a semblé important de préciser quelles sont les différents "psy" auxquels vous pouvez être confronté·es dans votre envie ou votre besoin d'entamer un travail sur vous même, car ce terme peut renvoyer à des professions et des approches très différentes. Dans les encarts suivant vous trouverez des explications sur les différents profesionnel·les de la santé mentale :
Psychologues
Le titre de psychologue s'obtient après cinq années d'études et l'obtention d'un diplôme de Master de psychologie. Ce titre est protégé par l'ARS.
Il y a des psychologues clinicien·nes, des psychologue du travail, du développement de l'enfant, etc.
Les psychologues dit·es "clinicien·nes" sont les seul·es a pouvoir vous recevoir en libéral et à pratiquer de la psychothérapie, iels ont d'ailleurs d'office le titre de psychothérapeutes protégé lui aussi par l'ARS. Les psychologues "non clinicien·nes" doivent passer un stage supplémentaire pour pouvoir accueillir du public pour de la psychothérapie et ainsi avoir le titre de psychothérapeute.
Les psychologues clinicien·nes sont en mesure d'accompagner des personnes de tous âges en fonction des orientations théoriques et pratiques qu'iels choisissent. Il y en a beaucoup de différentes, ce qui ne facilite souvent pas le choix d'un·e professionnel·le. Il est impossible de lister ici toutes les approches qui existent dans ce champ, mais pour choisir un·e psychologue le plus important reste la relation de confiance, afin qu'une bonne alliance thérapeutique puisse se mettre en place.
Lors de la première rencontre, vous devez pouvoir discuter avec le ou la professionnel·le de son orientation, ses méthodes, ses habitudes de travail, ses formations complémentaires etc... et vous devez obtenir des réponses précises. Le principe n'est pas de "vérifier" les compétences du·de la psychologue. Le titre est protégé, et votre interlocuteurice dispose de la formation nécessaire. Toutefois il est légitime de poser des questions afin de s'assurer que son approche vous semble correspondre à vos attentes. Et l'entrée dans une relation de confiance passe bien souvent par ces premiers échanges.
Sachez également que depuis le 9 mai 2012 tous les psychologues disposent de la formation à la psychopathologie prévue par la loi réglementant l’usage du titre de psychothérapeute qui les dispense de toute formation complémentaire. Ielles sont donc également psychothérapeutes.
En dehors du dispositif MonPsy, les psychologues exerçant en libéral ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale. Vous devez vous sentir libre d'évoquer vos éventuelles difficultés matérielles avec votre psychologue.
Psychiatres
Les psychiatres sont des médecins spécialisé·es. À ce titre iels peuvent prescrire des médicaments lorsque cela s'avère nécessaire (antidépresseurs, anxiolytiques, psychotropes).
Certain·es psychiatres choisissent de proposer l'accompagnement médicamenteux du patient en travaillant en collaboration avec un·e psychologue pour l'accompagnement psychothérapeutique. D'autres choisissent d'assurer eux-même le suivi psychothérapeutique du·de la patient·e au même titre que les psychologues. Ielles disposent également du titre de psychothérapeutes.
Les psychiatres étant médecins leurs honoraires sont pris en charge par la sécurité sociale. N'hésitez toutefois pas à demander s'iel pratique des dépassements d'honoraires.
Autres praticien·nes
Il existe de nombreux autres types d'accompagnement vers un mieux être psychique.
Qu'iels soient "psychopraticien·nes", "coaches", "conseiller·es", "accompagnateurices" ou autres "thérapeutes" ces professionnel·les peuvent être tout à fait compétent·es et bienveillant·es mais nous tenons à rappeler que :
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Leurs titres ne sont pas des titres protégés par l'ARS, aucune formation n’est requise pour en disposer bien que certain·es praticien·nes se soient inscrit·es dans des apprentissages auprès d'écoles privées.
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Les formations suivies n’émanent pas d’organismes/écoles contrôlées par des instances universitaires et/ou scientifiques.
Sur la liste, il y a certains contacts de praticien·nes inscrit·es depuis longtemps dans la liste, en qui nous avons confiance, qui sont engagé·es dans un processus de formation rigoureuse et qui répondent à une exigence éthique. Cependant, depuis 2024 nous avons fini par fermer l'accès au dépôt de demande de nouvelles personnes ne détenant pas de titre protégé par l'ARS car nous recevions trop de demande et n'avions pas suffisament de temps pour aller vérifier la qualité et la rigueur des formations dispensées.
En l'absence de contrôle sur leurs pratiques et leurs formations, nous vous recommandons d'être prudent·es.
Psychothérapeutes
Le titre de psychothérapeute est aussi protégé par l'ARS.
Les psychologues clinicien·nes et les psychiatres lorsqu'iels sont diplômé·es obtiennent d'office le titre de psychothérapeute, en plus de leur titre respectif.
D'autres professionnel·les peuvent aussi détenir ce titre :
- des médecins, formé·es par des organismes ou des instituts de formation agréés;
- des psychologues diplômé·es mais non clinicien·nes, ayant un certificat d'organisme de formation agréés qui certifie que lea professionnel·le à validé 2 mois de stage dans un établissement sanitaire, médico-social ou social, sous l'encadrement d'un psychiatre ou d'un psychologue;
- des psychanalystes formé·es par des organismes ou des instituts de formation agréés, enregistré·es dans un annuaire d'association de psychanalystes et titulaire d'un master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse;
- d'autres professionnel·les ayant ayant obtenu un diplôme de niveau master en psychologie ou en psychanalyse (4 années minimum), dont un organisme agrée peut garantir un nombre suffisant d'heures de formation dans certains domaines ainsi que la réalisation d'un stage de 5 mois dans un établissement sanitaire, médico-social ou social, sous l'encadrement d'un psychiatre ou d'un psychologue
Les psychothérapeutes travaillent selon des approches théoriques et pratiques parfois très variées : gestalt thérapeutes, thérapie cognitive et comportementale (TCC), art-thérapie...
Avant d'entamer une psychothérapie vous devez comprendre quelle est l'approche et les techniques que le ou la thérapeute va utiliser afin de vous assurer qu'elles correspondent à vos attentes et à vos besoins. Posez toutes les questions que vous souhaitez et n'hésitez pas à solliciter l'avis de personnes ayant déjà bénéficié de ce type de thérapie.
Les psychothérapeutes, à moins d'être médecins, ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.
Psychanalystes
Le ou la psychanalyste doit avoir effectué une analyse personnelle. Une formation est également assurée dans le cadre de l’une des sociétés de psychanalyse ou d’écoles psychanalytiques de l’une ou l’autre obédience issues de l’histoire du mouvement psychanalytique (freudiens, lacaniens, jungiens, adlériens...).
Nous ne mettons pas les psychanalystes dans la catégorie "autres praticiens", car il n'est pas rare qu'ielles possèdent également le titre de psychologue, psychothérapeutes ou soient médecins psychiatres. Pour les autres, aucune disposition légale ne réglemente la pratique de la psychanalyse en France. Il est donc plus sécurisant d'aller voir un ou une psychanalyste psychologue, psychothérapeute et/ou psychiatre ou un·e professionnel·le qui vous a été recommandé·e.
Les psychanalyses ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale.
L'aspect financier peut, dans certains cadres théoriques, représenter un enjeu important. Abordez cette question dès le départ si vous n'êtes pas certain·es de pouvoir assumer la charge financière dans le long terme.
Qu'est-ce qu'une pratique "Situé·e" ?
Être un·e psy* situé·e, c'est être un·e professionnel·le qui prend en compte les notions de privilèges et d'oppressions, en reconnaissant qu'elles traversent les représentations et les constructions identitaires.
Nous assumons un cadre politiquement non neutre en prenant en compte, au delà du sujet, les réalités oppressives du champ social (s'exerçant notamment sur les femmes, les personnes racisées, les personnes trans et queer, les personnes travailleuses du sexe...), en étant attentif·ves à ne pas les reproduire dans le cadre de nos pratiques et en étant également vigilant·e·s à ces représentations oppressives dans nos assises théoriques et pratiques. Nous incitons d’ailleurs fortement à ce que les professionnel·le·s participent à des formations et soient supervisé·e·s.
Ce cadre non neutre que nous assumons permet aux patient·e·s de savoir qu'ielles peuvent évoquer leurs réalités sans craindre :
*une pathologisation par méconnaissance,
*une victimisation,
*un déni des réalités oppressives systémiques quotidiennes qui participent à la (dé)construction identitaire du sujet.
De cette façon, les patient·e·s savent que les représentations, préjugés, et méconnaissances dont ielles souffrent dans leur vie quotidienne du fait du champ social sont non seulement connus et admis, mais également pris en compte par les professionnel·le·s dans leurs pratiques.
Notre caractéristique, au delà de nos pratiques de psy*, n'est pas de nous penser expert·es dans tous ces champs. Concrètement cela signifie que nous cherchons toujours à garantir un accueil le plus sécurisé pour les personnes concernées par les discriminations systémiques.